Il était une fois, il y a deux cent ans, un entrepreneur négociant Pierre Cosserat et son fils Eugène. L’usine et sa roue hydraulique voient le jour sur un terrain de 11 hectares dans le faubourg d’Amiens. La Manufacture de Velours des Tissages Cosserat emploie jusqu’à 1000 ouvrières pour quelques 500 métiers à tisser. Les générations, les guerres, les difficultés et les rachats des bâtiments se succèdent jusqu’en 2008. Tout s’arrête en 2012. Les bâtiments sont en déshérence. Quelques passionnés Louis Teyssedou, Philippe Dessaint, Joël essaient de protéger ce site exceptionnel témoin de progrès social et industriel de toute époque.

Proche d’une voie gallo-romaine : la via Agrippa, et d’un fleuve, cette ancienne enceinte fortifiée sous Philippe-Auguste a été modifiée au cours des règnes de Louis XI, puis François 1er. Henri IV confie à Jean Errard de Bar-le-Duc l’édification de la forteresse. Au XIX et XX siècles, elle subit de nombreux déclassements. Propriété de la ville depuis 1998, le projet de réhabilitation est confié à l’architecte Renzo Piano. Reconversion réussie pour l’implantation du pôle Humanités de l’Université de Picardie Jules Verne.

La mise en scène de Calixto Bieito aurait pu être correcte sans un soldat courant en slip blanc, un toréador nu, un parking de voitures…il reste la musique et les chanteurs magnifiques dont Golda Schultz, chantant Micaëla avec une voix cristalline. C’est à l’opéra Bastille jusqu’au 25 février.